Neigette, petite chienne fidèle du lieutenant Danrit/Driant
- Andrit

- 6 sept.
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Dernière mise à jour : 14 sept.
Dans son roman "La Guerre des Forts" (permière partie de "La Guerre de Demain"), le Capitaine Danrit met en scène, comme personnage principal et narrateur, un jeune lieutenant Danrit, du 54e Régiment d'Infanterie, retranché au Fort de Liouville, qui a tous les traits du jeune lieutenant que fut Emile Driant. Ce personnage est accompagné d'une jeune chienne, fidèle et affectueuse, nommée Neigette.
Sortant de sa casemate, le lieutenant Danrit s'adresse à elle :
"- Neigette, reste ici, dis-je à ma levrette qui depuis deux minutes bondissait et me sautait à la figure pour m'embrasser : couche-toi là!Et, docile, elle se réunit en boule, sur le pied de mon lit, sa place favorite qu'elle me réchauffait pendant les soirées d'hiver."
A la fin du roman, lorsqu'il retourne dans cette même casemate chamboulée par les bombardements, il y retrouve ce fidèle compagnon :
"J'aperçus Neigette couchée sur mon lit. Elle leva sa jolie tête blanche et, sautant à terre, se mit en me voyant à aboyer de toutes ses forces."
Comme beaucoup de personnage de son roman, ce petit animal a bien existé et fut, dans la réalité, la compagne fidèle et affectueuse du jeune lieutenant Driant lorsqu'il était en garnison au 54e RI, à Compiègne, puis détaché au Fort de Liouville. Probablement l'accompagnait-elle dans ses parties de chasse dans les forêts de l'Oise et de l'Aisne. Il l'aurait laissée à ses parents lorsqu'il a traversé la Méditerranée pour partir en campagne en Tunisie.
Cette petite chienne apparaît régulièrement sur quelques photos prises par Driant lui-même, et elle semblait l'accompagner dans bien des escapades avec ses camarades du 54e RI.

Le collier de Neigette qui est parvenu jusqu'à nous - et exposé au Musée Driant - nous renseigne sur son pedigree. Il y est gravé les inscriptions suivantes :
"Neige.
Née de Sidi de Compiègne
et de Tercette (?) de St Quentin.
Le 1er Mai 1878.
M. Emile Driant. Officier au 54e"
Une anecdote amusante, rapportée par un journal de l'Aisne (Tablettes de l'Aisne du 2 février 1935) évoque comment ce collier a été retrouvé en 1930 par hasard et retourné à sa famille :
"NEUFCHATEL - La mort de "Neigette", la petite chienne de Driant.
A propos de la mort récente de Mme Driant, la veuve du héros tombé près de Verdun à la tête de ses chasseurs, un lecteur nous avise qu'en 1930, à Séry-les-Mézières, près de Ribemont, des ouvriers creusant les fondations de la maison actuellement habitée par M. Cochet Flament, trouvèrent un collier de chien sur le cuivre duquel on déchiffra l'inscription suivante "Lieutenant Driant, 54e" et le nom de "Neigette". Mais comment ce collier qui n'est pas d'hier, puisque le colonel Driant n'était alors que lieutenant a-t-il été apporté dans la vallée de l'Oise? Mystère. Quoi qu'il en soit, le collier de "Neigette", douce bête et compagne aimée de Driant, est un souvenir que les descendants du héros seraient peut-être heureux d'avoir? M. Cochet Flament le tient à leur disposition."
Un article ultérieur de la même gazette fera l'hypothèse que ce collier a été emporté jusque dans l'Oise par un soldat allemand qui l'aurait trouvé dans les ruines du Château de Nouvion-le-Comte demeure des parents d'Emile Driant qui fut détruite durant la Grande Guerre.
Cette anecdote amusante et ces souvenirs touchant, ainsi que les nombreuses représentations de chiens qui figurent dans les albums de photos de famille, jusque sur les photos prises au Bois des Caures, interrogent une nouvelle facette plus personnelle d'Emile Driant : quelle affection portait-il au meilleur ami de l'homme?










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