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L'INVASION JAUNE

Résumé

Reprenant le thème de l'Invasion noire, mais cette fois avec les peuples jaunes, menés par les Japonais, Danrit souligne l'émergence du monde asiatique, de sa haine des Occidentaux et de sa férocité, qui ont été éprouvées lors de la guerre des Boxers en Chine en 1900, et surtout lors de la guerre russo-japonaise de 1904-1905.

C’est aussi l’occasion, pour Driant, d’alerter une nouvelle fois sur le désarmement militaire et moral de la France et sur la nécessité de l’alliance des pays européens face aux menaces extérieures. Il dénonce également les méfaits de la recherche des profits financiers, au-delà de toute morale. 

Ce roman est le fruit d’une étude approfondie du monde asiatique, notamment grâce à la collaboration de Frédéric Marsal, alors en poste au cabinet du gouverneur général de l’Indochine et qui était l’un de ses anciens élèves à St-Cyr.

Le livre comporte trois parties :
•    La mobilisation sino-japonaise
•    Haine de Jaunes
•    A travers l’Europe

    
Un certain Yukinaga, chef d’une redoutable société secrète nippone, « Le Dragon dévorant », se faisant passer pour un négociant chinois, a réussi à capter la confiance de Jonathan Whishburn, un homme d’affaires américain de San Francisco, persuadé que tout se vend et tout c’achète. Et ce que veut acheter le chef du « Dragon dévorant », ce sont des armes de guerre, destinée à équiper l’immense armée sino-japonaise en train de se rassembler clandestinement en Asie Centrale. On commencera par cinq millions de fusils, tout droit sortis des aciéries du Nouveau Monde. Et mille cartouches par arme. L’affaire du siècle !

L’affairiste Jonathan a une fille, Maggy Wishburn, née de mère irlandaise, qui réside à Paris où elle assiste à une séance de la Chambre des députés. Elle est fort impressionnée par un jeune et beau parlementaire, Robert Hardy, qui dénonce à la tribune « la paix à tout prix » et s’élève contre l’abandon de l’enseignement de l’Histoire à l’école. Pour lui, il y a péril. Et ce péril, c’est « le Péril Jaune ». 
Plus que jamais, la France a besoin d’une armée forte et l’on va supprimer le service militaire !
Le capitaine DANRIT se révèle un implacable dénonciateur des (mauvaises) mœurs parlementaires :

« Amollis dans le bien-être, habitués au luxe, plus aptes à discourir qu’à porter les armes, vous verrez alors avec effroi ces nouveaux barbares, irrésistibles par leur nombre autant que par leur organisation, détruire cette civilisation dont vous êtes si fiers ! »

A cette séance mémorable, où Hardy se trouve mis en minorité, assiste le jeune journaliste Luc Harn qui voudrait interviewer Maggy. Tous trois se retrouvent dans le train Nord-Eclair,  où la jeune Américaine est chaperonnée par une duègne britannique fort caricaturale, Miss Krockett.
Direction Saint-Péteresbourg, d’où l’on part, par le Transcaspien, vers Tachkent. Une nouvelle venue, Maroussia Birileff, est du voyage. Elle coudrait retrouver son fiancé Dimitri, officier de l’armée russe, mystérieusement disparu en Orient. Une caravane s’organise, qui les mènera vers l’Asie centrale, en compagnie de l’interprète Tsing, dont on découvrira vite la trahison, tandis que disparaissent les Cosaques de l’escorte.
Les voyageurs arrivent à Si-Ngan-Fou, antique capitale de l’Empire du Milieu. Ils sont en pleine zone interdite.

Partout, des hommes en armes, soldats chinois et officiers japonais. Quant au nouvel empereur, c’est une créature des Nippons qui le manoeuvrent tel une marionnette. Les prisons sont pleines de Blancs, hommes et femmes, destinés à être impitoyablement torturés et exécutés sur l’ordre de Yukinaga, qui ménage pour l’instant la fille de son fournisseur d’armes et ses amis, devenus ses otages.

Avant d’avoir la tête tranchée, un vieil évêque, Mgr Périgoux, aura une dernière joie : unir par les liens sacrés du mariage son neveu Robert Hardy et la belle Maggy qui se sont pris de passion l’un pour l’autre dès leur première rencontre.
Sans être particulièrement dévot, le commandant Driant, catholique de tradition, en profite pour tracer un beau portrait du futur martyr, manière comme une autre de répondre à l’anticléricalisme maçonnique si radical de la Belle-Epoque.

On fait alors la connaissance de Nagaharou, la fille du maréchal Yukinaga, véritable samouraï femelle, commandant les « Fiancées de la mort », escadron d’amazones fanatiques, et de son frère Fan, jeune officier japonais de tradition, qui tombera amoureux de…la Russe Maroussi et en sera réduit à se faire hara-kiri pour avoir trahi l’honneur de sa caste et de sa race, ce qui nous vaudra une belle description bien sanglante de la cérémonie.  Maroussia, d’ailleurs, ne pense qu’à son fiancé, qu’elle retrouvera vivant mais si diminué qu’il se suicidera pour ne pas retarder ses compagnons dans sa fuite.
La jeune fille, désespérée, finira quand même par accepter l’amour, longtemps transi, de Luc Ham, lequel a d’ailleurs appris le chinois et multiplie les évasions et les bons tours joués aux Sino-japonais, lancés dans leur terrible  « Tchan-Cheng », c’est-à-dire la guerre sainte !
Les principaux personnages, si pittoresques parfois soient-ils, et les multiples seconds rôles ne sont là que pour tenir le jeune lecteur en haleine. Ce qui compte, pour le capitaine Danrit, c’est la mobilisation jaune et la grande chevauchée à la Gengis-Khan à travers l’Europe. 
Bien entendu, les Turcs, par fanatisme musulman envers tout ce qui est chrétien, vont apporter aux agresseurs de l’Europe leur neutralité et bientôt leur complicité.

L’Empereur Sing a pris la tête des troupes asiatiques, mais c’est le maréchal Yukinaga qui est le véritable commandant en chef, inspiré par l’esprit du Bushido des anciens samouraïs. Tous les Européens demeurant en Asie sont massacrés jusqu’au dernier. Les Sino-japonais élèvent une pyramide de 200 000 têtes coupées, gigantesque monument funéraire à la gloire de la race jaune tirée de son long sommeil.

L’Europe prend peu à pei conscience du danger, mais chacun reste encore enfermé dans son égoïsme national. Les Russes, premiers menacés, obéissent sans enthousiasme à l’ordre de mobilisation. Leurs chefs s’enferment dans une conception défensive de la bataille à venir, ce qui les conduira à une catastrophe à Samara, où ils ne peuvent résister au choc de quatre armées ennemies qui ont franchi à pied 400 kilomètres de steppe avec pour seule ration journalière une poignée de riz et deux poissons séchés.

En France, s’instaure, trop tard, une dictature militaire animé par un député  qui se veut le successeur de Robert Hardy, pour l’heure évadé avec sa femme Maggy des prisons asiatiques .  
« Sous la pression de l’opinion, le Président de la république s’était résigné à faire appel à un général réputé jadis tout autant pour ses talents militaires que pour la dignité de son attitude dans les circonstances lamentables traversées par l’armée en 1905-1906. » Allusion à l’Affaire des Fiches. Et le commandant Driant, fort marqué par cette triste époque, ajoute : « A l’heure grave que traversait le pays, ce fut vers lui que se tournèrent tous les yeux. La Chambre, aussi vile que tremblante, donna plein pouvoir au nouveau ministre de la guerre, avec mission de réorganiser l’armée et de parer à l’invasion possible en refaisant une frontière au pays. Le premier soin du général Halton fut de licencier cette Chambre, où une minorité bruyante avait fait la loi trop longtemps, où trop de consciences surtout étaient tarifées. »

Il reste l’Allemagne. Tout hanté qu’il soit par l’idée de la Revanche, Danrit n’en souhaite pas moins une union franco-allemande contre le Péril Jaune, « pour cette lutte suprême de la civilisation blanche. » 
Tout le monde croit que la discipline prussienne peut encore arrêter l’invasion. La bataille décisive aura lieu non loin de Tannenberg.
L’empereur germanique sera tué au combat. Son sacrifice sera celui de toute l’armée allemande qui a vainement tenté de sauver l’Europe de l’invasion jaune.

En France, des bandes anarchistes proclament la Commune dans les grandes villes ouvrières. L’exode jette sur les routes des milliers de fuyards. Dans la capitale « Paris-Byzance », comme dit Danrit, le général HALTON a pris le pouvoir. Mais le peuple ne suit pas, car le pacifisme a fait des ravages. Quelques soldats français se font tuer pour sauver l’honneur, « au milieu de la débandade, la fuite éperdue ».
Paris, pourtant, va résister pendant huit jours d’effroyables combats. Après une dure lutte de rue en rue et de maison en maison, les troupes sino-japonaises descendent, victorieuses, les Champs-Elysées. 


A l’exception de l’Angleterre, toute l’Europe est envahie. Mais un gouvernement français a réussi à franchir la Méditerranée et siège à Carthage. L’île de Djerba, grâce à la fortune inentamée de Jonathan Wishburn, va être transformée en un séjour enchanteur. Le capitaine Danrit imagine le développement du tourisme de luxe en cet endroit précis. 

Les troupes françaises, repliées sur le continent noir, reçoivent le renfort de contingents italiens et espagnols. Sous l’impulsion de chefs énergiques, on se prépare, de la terre africaine, à la Reconquête.  
 

Editions

L'Invasion  Jaune a d'abord été édité en feuilleton, à partir d'avril 1904, en 109 livraisons, au format in-8°, chez Flammarion. Ces livraisons ont été réunies en une série de 11 fascicules. L'ensemble des fascicules a aussi été réuni dans une édition reliée, chez Flammarion, en un seul volume.

Elle a aussi été publiée dans une très belle édition, en 2 volumes, chez Flammarion, dont la reliure qui couvre les deux plats et le dos représente une scène du roman en polychromie: le défilé des troupes sino-japonaises sous les yeux d'occidentaux fait prisonniers et torturés.

Flammarion a aussi proposé une édition brochée, au format in-18°, en 3 volumes.

En 1979, Flammarion rééditerales 3 tomes de L'Invasion Jaune dans la collection Le Chat Perché.

En 2011, ce sont les éditions Encrage qui proposent une rééditions de L'Invasion Jaune, en un seul volume, dans une nouvelle Collection, dont il est le numéro 1, la Bibliothèque du Rocambole.

Dédicaces

Dédicace à ses parents (seulement sur certaines éditions)

"A MON PERE et à MA MERE

Dont les premiers enseignements m’ont fait connaître et aimer la Patrie."

Commandant DRIANT (Capitaine DANRIT)

Illustrations

Illustrations de Georges Dutriac reprises dans l'ensemble des différentes éditions.

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