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LA REVOLUTION DE DEMAIN

Résumé

Cet ouvrage, écrit en collaboration avec Arnould Galopin, original dans l’œuvre de DANRIT, souligne la montée du syndicalisme révolutionnaire et les menaces qu’il fait peser sur la France. C’est l’époque de la fondation (1895) de la Confédération Générale du Travail (C.G.T.), d’une menace de 1er mai insurrectionnel en 1906, de la propagande pour une grève générale révolutionnaire en réponse à une éventuelle déclaration de guerre.

 

L’auteur situe l’action en 1911. Il décrit une révolution ouvrière qui s’apparente de très près à la Commune de Paris (1870) et dont beaucoup de descriptions sont identiques. La révolte, après Paris, s’étend à la plupart des grandes villes ouvrières, notamment dans le nord de la France. La C.G.T. prend le pouvoir et la guerre civile commence. Mais, alors que les Allemands profitent des événements pour envahir la France, la plupart des révolutionnaires reviennent à la réalité. Syndicalistes et anarchistes se battent entre eux. A travers son héros, le lieutenant Dorfeuil, l’auteur montre le dilemme qui se pose à la plupart des militaires chargés du maintien de l’ordre, car ils sont eux-mêmes issus du peuple qui se soulève. L’auteur décrit les motivations des révolutionnaires, auxquels on sent qu’il reconnaît un certain fondement. Cette attitude s’inscrit vraisemblablement dans le courant social chrétien dirigé par Albert de Mun. Mais si Driant s’attache à décrire la misère du petit peuple ouvrier, il décrit également les excès que commettent les foules révoltées et dénonce les profiteurs de cette situation : agents de l’étranger, financiers douteux et bandits de toute nature. L’auteur démontre également l’inanité des doctrines collectivistes, pourtant séduisantes dans leur principe et souligne combien els Français sont attachés aux valeurs traditionnelles que sont le travail, la propriété, la famille et la liberté individuelle. Il met en relief l’opposition qui existe entre les artisans et les paysans d’une part et la masse ouvrière d’autre part, trop souvent exploité et vivant dans de rudes conditions. Entre ces deux masses populaires, l’armée semble constituer un ensemble homogène et différent. Driant montre qu’il n’en est rien et que l’armée est à l’image de la Nation, composée de toutes les catégories sociales. Cependant, à la différence de la Nation, son organisation et sa discipline permettent à chacun d’y prouver sa valeur et de parvenir à une véritable promotion sociale, même si celle-ci reste limitées aux apparences, en raison de la faiblesse des soldes. L’armée n’est donc pas un outil du grand capitalisme : elle est l’émanation de la Nation et n’obéit qu’au gouvernement. Sa force est la discipline, devant laquelle tous les intérêts particuliers et même personnels, doivent s’effacer. Ecrit en 1909, dans un contexte relativement anti-militariste et après de nombreux événements où l’armée a été appelée à rétablir, parfois brutalement, l’ordre menacé, cet ouvrage prend le risque de glorifier certains sentiments révolutionnaires pour mieux montrer les limites et les dangers d’une révolution sociale. Il cherche en même temps à fournir les arguments nécessaires pour disculper l’armée, qui est trop souvent présentée comme une briseuse de grève aux ordres du seul patronat, à une époque où l’auteur sent monter la menace allemande. En écrivant ce livre, Driant veut redonner à la France la fierté de son armée et la conviction que la Patrie est un bien supérieur à toutes utopies socialistes.   Ce livre, qui appartient au genre « politique-fiction », est, du fait de certaines opinions émises sur le plan social, particulièrement original dans l’œuvre de Danrit, qui ne l’a cependant pas fait figurer dans la liste de ses œuvres présentée à l’appui de sa candidature à l’Académie française, comme s’il regrettait son écriture. Il contient néanmoins de nombreux points qu’il reprendra dans son programme d’action politique en tant que député.

Editions

La Révolution de Demain a commencé à être éditée sous le titre La Grêve de Demain, publiée chez Taillandier, en 1909, sous une forme qui relevait au départ davantage du genre théâtral.

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Elle sera finalement publiée sous le titre La Révolution de Demain en 86 livraisons au format in-8° à réunir en volume, ainsi qu'en 5 séries , avec une couverture illustrée.

Illustrations

Illustrations de Georges Dutriac

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